Des policiers chinois déployés en Hongrie : la tête de pont de l’Empire du milieu en Europe ?

Des policiers chinois en Hongrie
Un accord de sécurité conclu en février
Surveiller la diaspora chinoise
Un contrôle accru ?
Pas de précisions
Un précédent en Italie
Des patrouilles présentes en Serbie
Des postes clandestins partout en Europe
Une opération de communication
Une proximité avec Pékin
Le pari chinois de Viktor Orban
L’ami de Pékin
Un jeu d’équilibriste
Une tête de pont chinoise ?
Une coopération économique
Des investissements à venir
Une épine dans le pied de l’Europe ?
Des policiers chinois en Hongrie

Vous avez bien lu ! Des policiers chinois doivent prochainement être déployés en Hongrie, comme l’a annoncé son ministère de l’Intérieur au début du mois de mars.

Un accord de sécurité conclu en février

Cette opération est effectuée dans le cadre d’un accord de sécurité conclu en février dernier entre les deux États, lors de la rencontre à Budapest entre Wang Xiaohong, le ministre chinois de la Sécurité publique, et son homologue hongrois.

Surveiller la diaspora chinoise

Pour les autorités européennes, l’enjeu est clair : il s’agit pour Pékin de pouvoir surveiller plus facilement sa diaspora, très nombreuse en Europe et pas toujours sympathisante du régime en place.

Un contrôle accru ?

Environ 18 000 Chinois vivent actuellement en Hongrie, un nombre qui a presque doublé en 10 ans. « La Chine a des moyens plus efficaces pour les surveiller que des policiers locaux », estime Richard Turcsanyi, spécialiste des relations entre la Chine et l'UE à l'Institut des études asiatiques d'Europe centrale de Bratislava, cité par 'France 24'.

Photo : Ervin Lukacs / Unsplash

Pas de précisions

Cependant, Budapest n’a pas donné de précisions sur l’opération. « On ne sait pas quand, où, ni pourquoi ces patrouilles de policiers chinois auraient lieu », indique Zsuzsanna Vegh, spécialiste des pays d'Europe centrale au German Marshall Fund, un cercle de réflexion basé en Allemagne, citée par la chaîne française.

Photo : Szabolcs Toth / Unsplash

Un précédent en Italie

Ce n’est pas la première fois que des forces de police chinoises opèrent sur le sol européen. En Italie, des patrouilles conjointes avaient été menées entre 2015 et 2019 dans plusieurs villes comme Rome, Milan ou Turin.

Des patrouilles présentes en Serbie

Par ailleurs, un autre État européen non membre de l’UE, la Serbie, accueille actuellement des patrouilles chinoises. Cette coopération s'est traduite par « l’achat de caméras de vidéosurveillance chinoises équipées de logiciels de reconnaissance faciale qui ont été installées à Belgrade », précise Zsuzsanna Vegh.

Photo : Milosz Klinowski / Unsplash

Des postes clandestins partout en Europe

Au-delà du risque pour la vie privée que fait courir cette technologie, la question des postes de police clandestins chinois, disséminés partout en Europe, reste d’une actualité brûlante.

Une opération de communication

Le déploiement de policiers chinois en Hongrie est aussi une belle opération de communication pour les deux parties. La propagande chinoise « pourra probablement utiliser des photos de policiers chinois à Budapest pour montrer à quel point Pékin agit pour la sécurité de ses touristes à l'étranger », indique Richard Turcsanyi.

Une proximité avec Pékin

Par ailleurs, le chef du gouvernement hongrois, Viktor Orban, « peut s'en servir pour réaffirmer sa proximité avec Pékin et faire comprendre à Bruxelles et Washington que la Hongrie est un pays souverain qui peut développer sa propre diplomatie à l'égard de la Chine, même en matière sécuritaire », poursuit l’expert.

Le pari chinois de Viktor Orban

Orban « a toujours affirmé que pour la Hongrie, l'avenir se situait à l'est. Son pari est que le grand gagnant du XXIe siècle sera la Chine et qu'il faut donc soigner les relations avec Pékin », analyse Jakub Jakobowski, du Centre d'études orientales de Varsovie, cité par ‘France 24’.

L’ami de Pékin

Le dirigeant nationaliste ne cesse d’afficher sa proximité avec Pékin. Comme le rappellent ‘Les Échos’, il a par exemple été le seul dirigeant d’un pays de l’UE à se rendre au forum des Routes de la soie, organisé dans la capitale chinoise en octobre dernier.

Un jeu d’équilibriste

Le Premier ministre hongrois vient aussi de rencontrer Donald Trump, l’ancien président américain et candidat à la présidentielle de 2024, en conflit ouvert avec la Chine.

Une tête de pont chinoise ?

Dans les instances européennes, Budapest agace en jouant régulièrement la carte chinoise, tout en évitant de froisser les intérêts économiques de ses partenaires, notamment de l’Allemagne.

Une coopération économique

Pour la Hongrie de Viktor Orban, ce jeu n’est toutefois pas perdant, car la Chine, déjà le premier investisseur étranger du pays, devrait renforcer sa coopération économique avec ce petit État d’Europe centrale.

Photo : Elijah G / Unsplash

Des investissements à venir

Comme l’indique ‘France Info’, le leader chinois de l’automobile électrique, BYD, doit monter sa principale usine européenne en Hongrie, avec un millier d’emplois à la clé. Le géant des télécoms Huawei et plusieurs fabricants de batteries ont aussi des projets dans ce pays.

Une épine dans le pied de l’Europe ?

Entre les risques d’ingérence chinoise, les dangers pour la vie privée et la présence d’un allié de plus en plus assumé de Pékin parmi ses membres, l’Union européenne se trouve directement menacée. Jusqu’où iront les opérations de sécurité menées par la Chine en Hongrie ?

Photo : Antoine Schibler / Unsplash

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